- dévouement
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• 1690; de dévouer1 ♦ Action de sacrifier sa vie, ses intérêts (à une personne, une communauté, une cause). ⇒ abnégation, héroïsme, sacrifice (cf. Don de soi). Le dévouement des Spartiates aux Thermopyles. « La vie n'a de prix que par le dévouement à la vérité et au bien » (Renan).2 ♦ Cour. Disposition à servir, à se dévouer pour qqn. ⇒ bienveillance, bonté. Soigner qqn avec beaucoup de dévouement. ⇒ affection, amour, cœur. Besoin de dévouement. Dévouement pour une personne aimée. Un dévouement sans borne, absolu, aveugle, spontané. Dévouement à un parti. ⇒ loyalisme. Vous pouvez compter sur mon entier dévouement. ⇒ attachement.⊗ CONTR. Égoïsme, indifférence.Synonymes :- abnégation- zèleContraires :- abandon- désertion- égoïsme- indifférence- trahisondévouementn. m.d1./d Action de se dévouer.d2./d Disposition à servir qqn, abnégation de soi en faveur d'autrui. Preuve de dévouement.⇒DÉVOUEMENT, subst. masc.A.— Fait de vouer aux dieux quelqu'un ou quelque chose en tant que victime expiatoire :• 1. Avant d'en former le siège [de Carthage] ils [les consuls] eurent recours à deux cérémonies formidables : l'évocation des divinités tutélaires de cette ville, et le dévouement de la patrie d'Annibal aux dieux infernaux.CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à Jérusalem, t. 3, 1811, p. 134.— P. anal. Fait de sacrifier sa vie, de consacrer son existence à une cause, à une œuvre qui demande le don total de soi. Le dévouement à la patrie :• 2. C'est dans l'action, dans le don de soi, dans l'abnégation et le dévouement, qu'on trouve la vraie récompense, la santé physique et morale, le véritable bonheur.MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, p. 224.B.— P. ext. Disposition à servir; aptitude à se dévouer avec plus ou moins d'abnégation. Soigner qqn avec dévouement :• 3. ... mais vous me laissiez froide et sans désirs. Non, je n'étais point femme, je ne concevais ni le dévouement ni le bonheur de notre sexe.BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, p. 337.• 4. ... cela dura deux jours encore, deux jours pendant lesquels Mme Respellière ne quitta pas le chevet de la moribonde. Ce dévouement pour une étrangère fit parler toute la ville.ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 36.— P. méton. Personne qui fait preuve de beaucoup d'empressement :• 5. Dans la salle du rez-de-chaussée, dans les escaliers et dans les couloirs, c'était une cohue de dévouements bruyants qui avaient couru en se déchirant pour apporter les chiffres de la victoire.BARRÈS, L'Appel au soldat, 1900, p. 206.— Spéc. [Dans des formules de politesse] Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'hommage de mon respectueux dévouement (J.O., Décret organ. armée air, 1938, p. 438).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694-1932, s.v. devouement avec ds les éd. de 1835 et 1878 la rem. : ,,plusieurs écrivent dévoûment`` (l'accent circonflexe remplace e). On rencontre cette var. également ds BESCH. 1845, Lar. 19e-20e, LITTRÉ, DG qui la qualifie de rare. DUPRÉ 1972, p. 690 la considère comme archaïque. Étymol. et Hist. 1338 « vœu » (Vœu du heron, 164, Mons 1831 ds GDF.); 1690 « action de se vouer aux intérêts de quelqu'un » (FUR.). Dér. de dévouer; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :2 640. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 5 755, b) 4 771; XXe s. : a) 2 791, b) 2 080. Bbg. PAULI 1921, p. 96.
dévouement [devumɑ̃] n. m.ÉTYM. 1338, « vœu »; de dévouer.❖1 Vx (déb. XVIe). Action de dévouer, de sacrifier (qqn, qqch.) à une puissance surnaturelle. ⇒ Consécration, sacrifice. || Le dévouement de la fille de Jephté.1 Que le plus coupable de nousSe sacrifie aux traits du céleste courroux :Peut-être il obtiendra la guérison commune.L'histoire nous apprend qu'en de tels accidentsOn fait de pareils dévouements.La Fontaine, Fables, VII, 1.2 (1690). Mod. Action de sacrifier sa vie, ses intérêts (à une personne, à une communauté, à une cause). ⇒ Abnégation, don (de soi), héroïsme, sacrifice. || Le dévouement des Spartiates aux Thermopyles. || Être victime de son dévouement (→ Aigrir, cit. 17). || Le dévouement à la patrie, au bien public. ⇒ Civisme. || Dévouement d'un artiste, d'un savant à son œuvre (→ Art, cit. 2).2 La vie n'a de prix que par le dévouement à la vérité et au bien.Renan, Souvenirs d'enfance…, III, I, p. 111.3 Dévouement, don de soi, esprit de sacrifice, charité, tels sont les mots que nous prononçons quand nous pensons à eux (ces devoirs).H. Bergson, les Deux Sources de la morale et de la religion, p. 31.4 Leur courage, comme leur dévouement, pouvaient se comparer au courage et au dévouement des légionnaires sous le feu, au milieu d'une nature hostile jusqu'à la cruauté.P. Mac Orlan, la Bandera, VI, p. 74.3 (1690). Disposition à servir, à se dévouer avec abnégation. ⇒ Conscience (cit. 19), zélé; bienveillance, bonté… || Soigner qqn avec beaucoup de dévouement. ⇒ Affection, amour, cœur. || Besoin de dévouement (→ Déborder, cit. 4). || Dévouement pour une personne aimée. ⇒ Culte (cit. 10), dévotion, vénération. || Un dévouement sans bornes, absolu (cit. 12), aveugle, spontané. || Dévouement à un parti. ⇒ Loyalisme. || Dévouement à ses amis. ⇒ Fidélité. || Vous pouvez compter sur mon entier dévouement. ⇒ Attachement. || Des protestations de dévouement.5 Je n'emploierai point pour vous rassurer les grandes phrases d'honneur et de dévouement dont on abuse à la journée; je n'ai qu'un mot : mon intérêt vous répond de moi (…)Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.6 Félicité lui en fut reconnaissante comme d'un bienfait, et désormais la chérit avec un dévouement bestial et une vénération religieuse.Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple ».7 Tout son entourage, Dorothée y veillant, lui montrait un dévouement presque dévot (…)Louis Madelin, Talleyrand, V, XXIV, p. 378.❖CONTR. Égoïsme, indifférence.
Encyclopédie Universelle. 2012.